LE MERLE
La neige ce
matin,
A talqué le sol
froid,
D’une poudre si
blanche,
Qu’elle éblouit
mes yeux.
Un silence de
glace
Envahit le
jardin,
Qui change d’apparence,
Sous larmes de
satin.
Joli bouton de
rose,
Déjà s’est
racorni,
Hier prêt à
éclore,
Tremblotant et
transi.
Et mon gai
Rouge-gorge,
Se serait-il
enfui ?
Il n’est plus
sur la branche,
Ni même sous le
taillis.
C’est un Merle
moqueur,
Qui saute sur la
barrière,
Il semble s’amuser
Des frasques de l’hiver.
Mais moi je ne
ris point,
Sacré Dieu, nom
d’un chien,
J’y avais cru
hier,
Au Printemps qui
revient.
Me voici
ridicule
A vos yeux
maintenant,
Suis-je bien
ignorante,
D’avoir cru au
Printemps !
Je m’en vais de
ce pas,
Requérir bas de
laine,
Et puis tant que
j’y suis,
Une paire de
mitaines.
Non, décidément
l’Hiver
Est bien en
place,
Et pour le
déloger,
Va falloir lui
faire face.
Je me suis bien
trompée,
Et sur toute la
ligne,
Voici que Monsieur
Merle,
De petits sauts
trépigne.
On dirait qu’il
me nargue,
Je ne le regarde
même plus,
Il m’agace après
tout,
Ce parfait
malotru.
Je vous laisse
mes amis,
Je suis
désespérée,
Je dois cesser d’écrire,
Car mes mains
sont gelées.
Et demain, je l’espère,
Sera un autre
jour !
Marie PREVOST
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